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P1 - Etape 1

Étape 1 - travail effectué par l'équipe PPRD Med.

Délai estimé = 1 semaine maximum

Démarche

Cette étape permet les activités suivantes : 

  • Sélection de l'ensemble des satellites les plus appropriés

  • Téléchargement de données gratuites de la zone géographique pour initialiser la carte numérique.

  • Une fois la carte numérique originale créée, des données payées à très haute résolution seront téléchargées pour enrichir la carte numérique originale. Les données à très haute résolution seront principalement utilisées pour la phase pilote "Réponse" et NATech, le cas échéant.

  • Une carte numérique sera mise en place dans la plateforme VIP PPRD Med pour des raisons didactiques (étape 2).

  • Une autre carte numérique sera transférée dans le SIG/système informatique de l'organisation CD/CP lorsqu'elle existera ou sera stockée dans le cloud sécurisé ou dans un autre centre de données sécurisé (sur demande).

  • Ensuite, la modélisation des inondations ou des effondrements de barrages, ou autre, sera appliquée et validée.[1]

  • Enfin, la carte numérique réalisée sera prête pour la formation.

 

[1] A ce stade, aucune information relative à la géologie, principalement l'absorption du sol, n'a été appliquée dans le logiciel de modélisation.

Description du Pilote 1

1. Introduction

Suite à une description du problème des conséquences d'une éventuelle brèche dans le cordon dunaire à Nouakchott, reçue du Colonel Yannis Destable et guidée par sa recommandation d'analyser cet événement à partir de la brèche dite Brèche n° 16, la première analyse ci-dessous a été réalisée.

2. Description du problème de colmatage de la brèche

 

Parmi les investissements retenus par le projet WACA ResIP, trois brèches :

  • la n° 03,

  • la n° 13,

  • la n° 16,

sur le cordon dunaire constituant une barrière protectrice entre l'océan Atlantique et la ville de Nouakchott ont été identifiées. Pour rappel, le comblement des brèches se fait par l'installation de structures de protection contre les éventuels mouvements de la mer, c'est-à-dire la restauration de la dune côtière dégradée à une hauteur supérieure au niveau de la mer afin de contenir éventuellement les incursions marines et de contribuer à la protection des personnes et des biens pour un développement durable et le bien-être des populations de la ville de Nouakchott.

 

L'accès au site est assuré par l'axe asphalté de la corniche longeant le cordon dunaire de la ville de Nouakchott en direction du Port autonome de Nouakchott, également connu sous le nom de Port de l'Amitié (PANPA).

 

Malgré les avantages que le comblement des brèches peut offrir aux populations locales, les travaux ne peuvent être réalisés sans induire des impacts environnementaux et sociaux négatifs sur l'environnement récepteur si des mesures adéquates ne sont pas prises au préalable.

Cette étude vise à identifier et évaluer les impacts mentionnés afin de recommander des mesures pour anticiper, éviter, minimiser, réduire, atténuer ou, le cas échéant, compenser les impacts environnementaux et sociaux négatifs, tout en améliorant ou renforçant les impacts environnementaux et sociaux positifs.

 

Une attention particulière est portée à l'évaluation des effets en cascade potentiels sur une série d'infrastructures critiques telles que les industries chimiques ou autres, impactées par une brèche dans les dunes.

 

Le Colonel Destable a recommandé d'analyser une éventuelle brèche n° 16 et de simuler ses conséquences sur la ville de Nouakchott dans son ensemble.

3. Analyse préliminaire des risques

3.1 Risques naturels

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Figure 1 : Situation de la brèche 16 et de la construction prévue de la digue

L'équipe PPRD Med, avec le soutien de l'Université de Twente, a effectué une série de simulations en supposant une brèche à l'emplacement n° 16, analysant les conséquences potentielles sur une série d'infrastructures critiques.

Trois hypothèses ont été prises en compte comme entrées pour le Modèle Physique de Flux de Brèche (Breach Fluid Physical Model) :

  1. Estimation moyenne pour un événement d'un retour périodique de 50 ans

  2. Estimation basse pour un événement d'un retour périodique de 50 ans

  3. Estimation moyenne pour un événement d'un retour périodique de 50 ans incluant un effet de changement climatique

 

Les conséquences générales sont que la zone est inondée dans un délai de 2 jours, avec des profondeurs maximales atteignant 4 mètres.

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Figure 2 : Simulation de l'hypothèse n° 3

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Figure 3 : Simulation de l'hypothèse n° 3

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3.2. Risques technologiques

3.2.1. SOMAGAZ Mauritanie

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Figure 5 : SOMAGAZ, Mauritanie (vue satellite)

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Figure 6 : SOMAGAZ, Mauritanie (vue sur site)

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Figure 7 : Réservoir de stockage sphérique de GPL (catastrophe de Feyzin)

3.2.3. Description de la catastrophe de Feyzin (France, 1966)

 

Cette raffinerie, qui a commencé son activité en 1964, traitait 1,7 million de tonnes de pétrole brut par an. Sa zone de stockage de GPL contenait 12 850 m³ (capacité théorique : 13 100 m³) d'hydrocarbures sous pression dans 10 réservoirs sphériques de propane ou de butane, situés à seulement 22,5 mètres de l'autoroute A7.

Un assistant technique prélevait un échantillon tout en purgeant l'une des sphères de propane d'une capacité de 1 200 m³, remplie à 60%. Après plusieurs incidents, une procédure de fonctionnement strictement contrôlée avait été élaborée pour purger les sphères (consistant à ouvrir d'abord la vanne supérieure, puis progressivement la vanne inférieure sans jamais l'ouvrir entièrement).

À 6h40, l'assistant a effectué ces étapes dans le mauvais ordre, ce qui a entraîné le blocage et le gel des vannes. Une fuite de propane a formé un nuage inflammable qui a lentement dérivé au-dessus de l'autoroute. Des véhicules ont traversé le nuage sans conséquence.

Mais à 7h15, une voiture s'est arrêtée à 100 mètres du point de fuite sur la route de frontage CD4, provoquant l'inflammation du nuage ; le conducteur a subi des brûlures graves et est décédé par la suite. Une flamme de chalumeau intense est apparue sous la sphère une minute plus tard.

Les premiers intervenants de la raffinerie ainsi que les services municipaux de Vienne et de Lyon sont arrivés sur les lieux entre 7h et 8h30 ; ils ont tenté de refroidir les sphères adjacentes et d'éteindre la gigantesque flamme qui avait encore augmenté une fois les soupapes de sécurité sur le dessus de la sphère ouvertes.

La sphère a soudainement explosé vers 8h45 (1ère explosion BLEVE), causant 13 décès. La boule de feu s'est élevée à 400 mètres de hauteur et a atteint un diamètre de 250 mètres.

Une sphère de propane adjacente a ensuite explosé à 9h40 (2ème BLEVE), cette fois sans faire de victimes.

Le bilan humain a été lourd : 18 décès, dont 11 pompiers, et 84 blessés parmi les 158 présents sur le site.

Les dommages matériels ont été considérables : allumage des réservoirs voisins et ouverture de plusieurs sphères de stockage ; projectiles projetés par les deux BLEVE retrouvés à plus de 700 mètres de distance, dont l'un pesant 48 tonnes retrouvé à 325 mètres ; un immense cratère là où se trouvaient les 2 sphères ; 8 000 m³ (1 500 tonnes) de produits pétroliers détruits. L'explosion a pu être observée jusqu'à Vienne (à 16 km au sud), et 1 475 habitations ont été endommagées.

Des accusations criminelles ont été portées contre l'assistant technique et l'officier de sécurité pour non-respect des instructions de fonctionnement. Le directeur du site a également été inculpé. Sur le plan civil, des dommages et intérêts ont été accordés. Cette catastrophe a ouvert la voie à d'importantes réformes en matière de réglementation et à l'attribution à l'agence administrative de surveillance des installations classées.

3.3. NaTech

Les catastrophes naturelles telles que les tremblements de terre et les inondations peuvent déclencher des événements mettant en danger la sécurité et le fonctionnement des installations dangereuses. Les accidents déclenchés par de tels événements sont appelés « NaTech » - Accidents Technologiques Déclenchés par les Catastrophes Naturelles.

De nombreuses catastrophes naturelles ont entraîné des dommages importants aux installations dangereuses, des fuites de substances dangereuses, des incendies et des explosions, entraînant des effets potentiels sur la santé, la pollution environnementale et des pertes économiques. Ces impacts peuvent également avoir une dimension transfrontalière. Des catastrophes naturelles considérées comme mineures, telles que la foudre ou le gel, ont également été à l'origine d'accidents NaTech.

3.4. "TechNa"

Une explosion de type BLEVE due à un accident impliquant un réservoir de stockage sphérique de GPL (gaz de pétrole liquéfié) situé sur une dune de sable peut entraîner un scénario potentiellement catastrophique.

Une telle brèche pourrait résulter d'une combinaison de facteurs, notamment le déplacement des sables, l'érosion et le poids du réservoir, qui pourraient affaiblir les fondations du "Cordon Dunaire".

4. Conclusion

En 2024, l'équipe PPRD Med mettra à jour, en coopération avec la protection Civile Mauritanienne, les simulations et les calculs en :

  • Améliorant le processus physique de la brèche dans la dune (processus d'accélération du flux massique)

  • Introduisant des conditions limites de couverture terrestre (coefficients d'absorption du sol sablonneux)

  • Mettant à jour les données d'utilisation des terres de Nouakchott avec des SIG / le cadastre des bâtiments (y compris les données satellitaires SAR récentes)

  • Modélisant le BLEVE (Explosion de Vapeur d'un Liquide en Expansion) sur les installations chimiques à risque et ses effets en cascade (brèche + inondation).

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